Mot du responsable
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, la Communauté Internationale a décidé d’accompagner les pays qui le souhaitent à réviser leur CDN afin d’accroitre leur ambition en termes d’adaptation et d’atténuation. C’est dans ce cadre que le Niger a révisé sa CDN en 2021 à travers l’initiative du NDC Partnership.
Le Niger vise à travers cette CDN, à contribuer à la réduction des émissions globales des Gaz à Effet de Serre (objectif 2°C voire 1,5°C) tout en poursuivant son développement socio-économique sobre en carbone et résilient aux effets néfastes des changements climatiques. Il s’agit spécifiquement de :
(i) Lutter contre la pauvreté ;
(ii) Assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des Nigériens et des Nigériennes ;
(iii) Promouvoir la gestion durable des ressources naturelles et l’utilisation massive des Énergies Renouvelables ;
(iv) Et renforcer la résilience des écosystèmes et des communautés.
Acteurs CDN
Le Dispositif MRV-CDN est composé des organes suivants :
- Le Comité d’Orientation politique
- Le comité Technique National
- Le secrétariat permanent MRV.
Les membres de ces organes comprennent des institutions étatiques (ministères, cellules, parlementaires, administration de missions…), les institutions de recherches (universités, centre de recherches…), les OSC, ONG et les Partenaires Techniques et Financiers.
Structures/Institutions détentrices des données et informations du secteur AFAT
Structures/Institutions détentrices des données et informations du secteur de l'Énergie
Contexte du Niger
Le Niger, avec une superficie de 1 267 000 km2 dont les trois quarts désertiques, a une population estimée à 24 463 375 d’habitants (INS, 2022). Il est vulnérable au changement climatique en raison de la forte variabilité des paramètres climatiques dans l’espace et dans le temps, notamment les précipitations qui sont fréquemment reçues sous formes d’orages violents donnant lieu à des ruissellements intenses (SPN2A, 2020).
Aussi, à l’instar des autres Pays de la communauté Internationale, le Niger a signé et ratifié la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), respectivement le 11 juin 1992 et le 25 juillet 1995. Il a également ratifié le protocole de Kyoto le 30 septembre 2004 et l’Accord de Paris (AP) le 21 septembre 2016. Ce dernier a été adopté à la suite de la 21ème session de la conférence des parties (CoP 21) afin de lutter contre le changement climatique, accélérer et intensifier les actions et les investissements nécessaires à un avenir durable à faible intensité de carbone.
Profil Démographique
La population du Niger est estimée à 24 463 375 habitants en 2022, avec une forte proportion de jeunes de moins de 15 ans, représentant 49,4%. Elle est rurale et est caractérisée par un fort taux de croissance démographique de 3,69% par an (INS, 2022). Comptant 3,3 millions d’habitants en 1960, elle est passée à 7 251 626 habitants en 1988, 11 060 291 en 2001 pour atteindre 17 138 707 habitants en 2012. . Par contre, le ratio de dépendance qui mesure la relation entre la population dépendante et la population active a été estimé à 108,2% (INS, 2022). La figure 1 présente la pyramide des âges de la population du Niger selon le sexe en 2012 et les projections de 2035.
L’analyse de la dynamique d’urbanisation au Niger laisse présager que la population urbaine pourrait doubler en moins de 20 ans. En effet, de 5% en 1960, elle a vu son effectif passer à 12% en 1977, puis à 15% en 1988 et 16% en 2001 (SE/CNEDD, 2022a). Par ailleurs, la répartition de la population selon le milieu de résidence fait ressortir un taux d’urbanisation de 21,7% en 2012 avec une croissance annuelle de 6,2% (INS, 2012).
Profil Géographique
Situé en Afrique Occidentale, le Niger est un pays sahélien, membre de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Il s’étend entre les parallèles 11°27 et 23°33 de latitude nord d’une part, et les méridiens 16°C de longitude Est et 0°10 de longitudes Ouest d’autres part.
Avec une superficie de 1 267 000 km2, le Niger est le plus vaste des pays de l’Afrique Occidentale et se classe 6ème à l’échelle continentale après le Soudan, l’Algérie, le Congo, la Libye et le Tchad.
Il est limité au Nord par l’Algérie (956 km de frontière) et la Libye (354 km de frontière), au Sud par le Bénin (266 km de frontière) et le Nigéria (1 497 km de frontière), à l’Est par le Tchad (1 175 km de frontière) et à l’Ouest par le Burkina Faso (628 km de frontière) et le Mali (821 km de frontière) (Figure 2) (SE/CNEDD, 2022a).
Le relief nigérien est peu contrasté. Au nord-est, les hauts plateaux (800 à 1 000 m d’altitude) sont bordés d’escarpements qui rendent l’accès difficile. A l’ouest et au sud se trouvent de bas plateaux (200 à 500 m d’altitude), tandis qu’au nord du 17e parallèle s’étend le massif de l’Aïr bordé à l’ouest et au sud par une dépression périphérique. Ainsi, on distingue plusieurs unités géographiques (CNEDD, 2023) : (i) le Sahara caractérisé par des dunes de sable, des plaines rocailleuses et des paysages arides ; (ii) l‘Aïr comprenant des sommets, des canyons, des plateaux et des formations rocheuses uniques, avec une superficie d’environ 77 000 km² et abritant le mont Bagzane culminant 2 022 mètres d’altitude (Figure 3) ; (iii) le Ténéré s’étendant sur 400 000 km², caractérisé par des dunes impressionnantes et des paysages lunaires ; (iv) le Sahel caractérisé par des plaines ondulantes, des savanes herbeuses et de faibles précipitations et abrite une partie de la végétation et de la faune caractéristiques de la transition entre le désert et les régions plus humides ; (v) la dépression de l’Azawak comprenant des zones de dépression géologique avec des plaines relativement basses et des zones de marais saisonniers, ainsi que des lits de rivières asséchés ; (vi) la cuvette du lac Tchad caractérisée par des plaines inondables, des marécages et des zones humides, dont certaines sont saisonnières et (vii) les plaines et vallées fluviales tels que le fleuve Niger et ses affluents, traversant le pays du Sud-Ouest au Nord sur une distance d’environ 4 180 kilomètres, créant des plaines fertiles et des vallées fluviales propices à l’agriculture et à l’élevage.
En termes de réseau hydrographique, le Niger possède un seul cours d’eau permanent, le fleuve Niger qui traverse le pays sur une longueur de 550 km dans sa partie ouest. On trouve aussi quelques lacs permanents dont le principal, le lac Tchad, est situé dans la partie sud-est du pays et plusieurs rivières semi permanentes dont les affluents de la rive droite du Niger à l’ouest et la Komadougou Yobé au sud-est. Malgré cela, selon les estimations des spécialistes, les ressources en eau du Niger seraient assez importantes même si elles demeurent inégalement réparties. Elles sont constituées par d’importants réseaux hydrographiques d’eau de surface (plus de 32 milliards de m3/an dont le fleuve Niger et ses affluents avec 30,75 milliards de m3) et d’importantes réserves en eaux souterraines de l’ordre de 2,5 milliards de m3 renouvelables et 2 000 milliards de m3 non renouvelables (MAG, 2023).
Profil Economique
Au Niger, la croissance économique portée essentiellement par le secteur primaire, le secteur tertiaire et dans une moindre mesure le secteur secondaire. En effet, l’activité du secteur primaire a connu un rebond de 27,2% en 2022, sous l’impulsion de l’expansion de la production agricole qui a crû de 37,5% après un recul de 12% en 2021.
S’agissant du secteur secondaire, il a enregistré un repli de 0,9% en 2022 contre 4,1% en 2021 et 1,9% en 2020. La contraction enregistrée en 2022 résulte de la baisse des activités d’extraction, notamment la production d’uranium (-15,0% en 2022 après 0,2% en 2021), en lien avec la fermeture de la COMINAK. Cette baisse a été atténuée par la hausse des activités de production et de distribution d’électricité et de gaz (+8,1%), d’eau (+5,5%) et de construction (+3,4%).
Le secteur tertiaire a connu un taux de croissance de 4,7% en 2022 contre 5,4% en 2021 et 2,1% en 2020. Cette évolution du secteur en 2022 a concerné toutes les branches, notamment les activités de communication (+9,1%) et de transport (+8,0%).
Du côté des investissements, ils ont augmenté de 5,5% en 2022, profitant de la hausse de 7,2% des investissements privés. Sur la période 2020-2022, les investissements se sont accrus de 1,8% en moyenne, en liaison avec l’accélération des projets d’investissements, notamment ceux concernant la construction du pipeline Niger-Bénin. En fin, les projections 2024-2026 font cas d’une croissance de PIB réel attendu en moyenne de 9,3%. Celle-ci s’établirait à 13,5% en 2024, puis à 8,2% en 2025 et 6,2% en 2026 et serait essentiellement portée par le secteur secondaire avec une contribution moyenne de 3,7 points, suivi du secteur primaire qui contribuerait de 3,0 points et du secteur tertiaire qui participerait avec un dividende de 1,9 point à la croissance globale (MF, 2023).
Profil Climatique
Climat actuel
Le climat du Niger est semi-aride au sud, et aride du centre au nord du pays (ME/LCD, 2022). On distingue quatre types de saisons, à savoir une saison sèche et froide (décembre à février), une saison sèche et chaude (mars à mai), une saison des pluies (juin à septembre) et une saison transitoire alternant des périodes chaude et froide (octobre à novembre).
Les précipitations annuelles se caractérisent par une forte variabilité spatio-temporelle et interannuelle. La pluviosité varie entre 150 mm/an au Nord à 800 mm/an au sud. De cette variabilité, on distingue du nord au sud, quatre zones agro climatiques (Figure 4) : (i) la zone saharienne, désertique, qui couvre 77% du pays et reçoit en moyenne moins de 150 mm de pluie par an ; (ii) la zone sahélo-saharienne qui représente 12% de la superficie du pays et reçoit en moyenne entre 150 à 300 mm de pluie par an ; (iii) la zone sahélienne qui couvre 10% du pays et reçoit en moyenne 300 à 600 mm de pluie par an et (iv) la zone sahélo soudanienne représentant environ 1% de la superficie totale du pays et qui reçoit en moyenne 600 à 800 mm de pluie par an. Les températures moyennes varient selon les saisons. En saison sèche chaude on enregistre jusqu’à 45°C par endroit sur le pays. Ces températures descendent entre 28,1°C et 31,7°C en saison pluvieuse pour remonter à 35°C d’octobre à décembre, avant de décroitre par endroit jusqu’à 0°C de décembre à février durant les nuits.
Climat Futur
Une étude relative à « l’analyse de la réponse pour l’adaptation climatique au Niger » réalisée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) en collaboration avec l’Alliance de Biodiversity International et le Centre International de l’Agriculture Tropicale (Alliance), le Programme de Recherche du CGIAR sur le Changement Climatique et l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire (CCAFS) montre une variation des paramètres climatiques notamment les températures et les précipitations selon les scenarios RCP8.5 (figure 5). Cette figure montre que dans le futur (i) les températures minimales et maximales pendant la saison des pluies augmenteront de quelques degrés, avec une moyenne de températures minimales et maximales entre 21°C et 41°C pour la période 2030-2041 et entre 22°C et 42°C pour la période 2041- 2060 et (ii) les précipitations durant la saison des pluies augmenteront également pour la période 2021- 2040 ainsi que 2041-2061. L’augmentation sera plus importante (en vert) pour les mois d’août et septembre pour la période 2041-2060, allant jusqu’à plus de 175 mm de pluie pour le mois d’août (PAM, 2021).
Les secteurs AFAT (Agriculture, Foresterie et Autres Terres) et Énergie occupent une place stratégique dans le développement durable du Niger, en raison de leur contribution significative à l’économie nationale et de leur rôle clé dans l’adaptation et l’atténuation des changements climatiques. Ces deux (2) secteurs sont également responsables de plus de 80 % des émissions de GES, constituant ainsi les secteurs prioritaires de la CDN révisée.
Secteur AFAT
L’agriculture constitue le pilier de l’économie nigérienne, employant plus de 75 % de la population active rurale et contribuant à 36,48 % du PIB en 2021. En 2022, la production céréalière a atteint 5,92 millions de tonnes, soit une augmentation significative par rapport aux années précédentes. Malgré ces avancées, le secteur reste fragile, dominé par la production pluviale d’autosubsistance (mil et sorgho), qui occupe 70 % des surfaces cultivées, avec des rendements faibles en raison des aléas climatiques et de l’utilisation limitée des technologies modernes. Les systèmes agricoles varient selon les zones agroécologiques, allant de l’agriculture pluviale extensive à des systèmes intensifs d’aménagement hydro-agricole. (MAG, 2023). On note aussi plusieurs systèmes de production agricole selon les zones agro écologiques, notamment (i) le Système de la zone de transition (zone du front des cultures ; (ii) les systèmes de la zone d’agriculture pluviale ; (iii) les systèmes d’agriculture irriguée et d’oasis et ; (iv) le système des Aménagements Hydro-Agricoles (ME/LCD, 2021a).
L’élevage, pratiqué par 87 % des populations rurales, est la seconde activité économique majeure, contribuant à 35 % du PIB agricole. Le cheptel, estimé à 52,7 millions de têtes en 2020, s’appuie sur les vastes pâturages naturels couvrant 62 millions d’hectares. Les systèmes d’élevage incluent le pastoralisme, l’agro-pastoralisme, le ranching et des fermes périurbaines, combinant mobilité des troupeaux et activités agricoles. Bien que la production de viande et de lait ait progressé ces dernières années, la demande locale en produits laitiers reste insatisfaite, nécessitant des importations conséquentes (MP, 2022). Aussi, on distingue cinq (5) types de systèmes de production animale en fonction de la durée du déplacement du bétail, de la distance et de la dépendance du ménage vis à vis des animaux utilisés : (i) le système pastoral ; (ii) le système agro-pastoral ; (iii) le système mixte de production animale ; (iv) le système de ranching ; (v) le système d’élevage urbain et périurbain (ME/LCD, 2021a). Le sous-secteur forestier se caractérise par une diversité de formations forestières offrant des services écosystémiques variés. Ces formations comprennent les brousses tigrées des plateaux, dominées par les combrétacées, les forêts de bas-fonds inondables riches en acacias, les savanes sahélo-soudaniennes des plaines sableuses, et les parcs agroforestiers de la bande sud où arbres et cultures cohabitent. On trouve également des forêts galeries le long des cours d’eau, des plantations forestières en ceintures vertes, ainsi que des formations spécifiques telles que les palmeraies et gommeraies de Diffa et Zinder. Il joue également un rôle crucial dans la fourniture de services écosystémiques et de ressources économiques. Les forêts couvrent environ 16 millions d’hectares en 1991, dont 1,1 million d’hectares de forêts naturelles. Cependant, un inventaire forestier est en cours dans le cadre du Projet de Gestion Intégrée du Paysage (PGIP) financé par la Banque Mondiale. Le sous-secteur abrite aussi une biodiversité riche, avec 2 761 espèces de flore et 3 200 espèces de faune. Elles fournissent du bois énergie, des produits forestiers non ligneux (PFNL), et contribuent à la régulation climatique. En parallèle, des efforts de conservation et de gestion durable sont en cours, notamment via des projets d’aménagement forestier et des aires protégées couvrant 17,5 % du territoire national. (ME/LCD, 2022).
Secteur de l'énergie
Le Niger dispose d’un potentiel énergétique considérable, comprenant l’uranium, le pétrole, le charbon minéral, la biomasse, l’hydroélectricité, le solaire et l’éolien. Les principales sources exploitées restent toutefois limitées à la biomasse, au pétrole brut, au solaire et au charbon minéral. En matière d’uranium, le pays figure parmi les principaux producteurs mondiaux avec des réserves estimées à 500 000 tonnes, et prévoit une expansion significative grâce à des projets tels que la mine d’Imouraren et la SOMIDA S.A, etc. En parallèle, le secteur pétrolier s’appuie sur des réserves prouvées de 700 millions de barils et se développe grâce à des infrastructures comme le Pipeline Export Niger-Bénin (PENB), ouvrant la voie à l’exportation internationale.
En 2022, l’approvisionnement en énergie primaire a atteint 4 022,85 ktep, dominé essentiellement par la biomasse à hauteur de 72,99%, suivi du pétrole brut à 21%, les importations d’électricité à 2,59%, les importations des produits pétroliers à 1,2%, le charbon minéral 1,16%, le Gaz de Pétrole à 0,97% et enfin le solaire Photovoltaïque (PV) à 0,05%. Aussi, la consommation finale d’énergie est principalement absorbée par les ménages (78,22% avec une part marginale pour les énergies renouvelables. La production nationale d’électricité repose essentiellement sur des sources thermiques utilisant des produits pétroliers et du charbon minéral, bien que le solaire photovoltaïque connaisse une croissance prometteuse, notamment pour l’électrification rurale et diverses applications. Cette production est passée de 552,74 GWh en 2014 à 694,56 GWh en 2022 (SIE, 2022). Le Niger affiche également des progrès dans le développement des énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité avec des projets comme le barrage de Kandadji (130MW), et le solaire, avec une moyenne d’ensoleillement de 5 à 7 kWh/m²/jour. Des efforts sont également entrepris pour exploiter le potentiel éolien et pour diversifier les sources d’énergie avec le projet Parc éolien de la Tarka d’une capacité de 250 MW afin de répondre à une demande croissante tout en réduisant la pression sur les ressources ligneuses et en améliorant l’accès à l’énergie durable.
Définition du MRV
Introduit pour la première fois à la Conférence des Parties organisée à Bali en 2007 (COP 13), le concept MRV – Measuring, Reporting and Vérification – ou MNV – Mesure, Notification et Vérification, désigne un ensemble de processus et procédures qui permettent la collecte et le rapportage d’informations factuelles (données), leur évaluation et leur vérification dans le but de déterminer si, quand et comment les pays ont atteint leurs obligations respectives dans la mise en œuvre des actions climatiques.
Le système se fonde sur trois processus interdépendants :
- La Mésure;
- Le Rapportage,
- La Vérification.
La Mésure
La mesure concernait initialement les émissions de GES par sources et les réductions/absorptions par puits à travers les inventaires GES nationaux, qui sont rapportés au niveau des Communications Nationales et des rapports biennaux. Selon les décisions adoptées par les COP16 et COP17, les pays en développement doivent désormais mesurer les effets spécifiques des actions d’atténuation nationales et aussi le support requis et reçu, et de fournir cette information, incluant un rapport d’inventaire national, dans leurs BURs.
La mesure concerne :
- Les émissions par les sources et les absorptions de GES par les puits ;
- Les réductions d’émissions (ou l’amélioration des absorptions par les puits) associées aux mesures d’atténuation par rapport à un scénario de référence (ligne de base) ;
Les progrès réalisés en matière d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques la réalisation des objectifs de développement durable et des Co-bénéfices ; - Les appuis reçus (financement, développement et transfert de technologies et renforcement de capacités) ;
- Les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures d’atténuation.
Rapportage (Notification)
Les informations mesurées de manière transparente et normalisée sont confinées dans les Communications Nationales et les BURs. Les Communications nationales sont soumises tous les 4 ans et les BURs tous les deux ans en fournissant une mise à jour de l’information fournie dans les CN notamment en ce qui concerne les inventaires GES, les actions d’atténuation, les contraintes et les gaps, et les supports requis et reçus.
Les informations à rapporter sont :
- Les données sur les émissions et absorptions de GES par les puits (inventaire faisant partie du rapport de la CN et de sa mise à jour dans le cadre du BUR) ;
- Les données sur les réductions d’émissions (ou les améliorations des absorptions par les puits) associées aux mesures d’atténuation comparées à un scénario de référence (BUR et CN) ;
- Les Progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures d’atténuation (BUR et CN) ;
- Principales hypothèses et méthodologies ;
- Les objectifs de durabilité, la couverture, les dispositions institutionnelles et les activités (dans les CN et BUR) ;
- Les informations sur les contraintes et les lacunes, ainsi que le soutien nécessaire et reçu.
- L’AP a également introduit de nouvelles exigences : i) toutes les Parties doivent formuler des engagements sous forme de CDN ; ii) et aussi communiquer sur une stratégie à faible émission de GES à long terme.
Vérification
Elle est adressée au niveau international à travers le processus ICA des BURs, qui vise à augmenter la transparence des actions d’atténuation et leurs impacts et des appuis requis et reçus. Globalement, le processus ICA vise à vérifier l’exhaustivité, la cohérence et la fiabilité des renseignements déclarés. Les CN ne sont pas sujet à ce processus. Au niveau national, la vérification est mise en œuvre à travers les mécanismes MRV mis en place par les pays, le cas échéant.
Ce qui est vérifié :
- Toutes les informations quantitatives et qualitatives rapportées, dans le BUR, sur les émissions et les absorptions nationales de GES, les mesures d’atténuation et leurs effets, et le soutien nécessaire et reçu;
- Les données peuvent être vérifiées à travers le MRV national et, le cas échéant, par l’ICA.
Objectifs, caractéristiques et avantages des systèmes MRV
Les systèmes MRV visent à garantir l’intégrité environnementale du régime international des changements climatiques en responsabilisant les pays, en améliorant la crédibilité et la cohérence de leurs actions et soutiens climatiques, en assurant leurs implémentations effectives et leurs résultats. Le MRV, dans son ensemble, est en place lorsque des organes institutionnels, réglementaires, techniques et sectoriels à de multiples niveaux interagissent pour vérifier l’efficacité de l’action climatique et du soutien reçu, ainsi que la qualité du suivi des émissions.
Un système national de MRV doit toujours être très robuste et très ambitieux de manière à être efficace au niveau national tout en satisfaisant aux exigences internationales. Pour ce faire ce système doit avoir les caractéristiques suivantes :
- Favoriser l’accès aux financements nationaux et internationaux.
- Garantir une transparence, une précision et une comparabilité accrues des informations relatives aux changements climatiques afin d’identifier de bonnes pratiques, de favoriser le processus d’apprentissage et de permettre des comparaisons au niveau international ;
- Assurer la reconnaissance et la visibilité des résultats d’atténuation servent d’incitations à d’autres pays ;
- Attribuer des impacts quantifiés aux politiques ;
- Mesurer les progrès nationaux et internationaux ;
- Identifier les lacunes et les besoins de soutien international ;
Type de systèmes MRV
MRV des Inventaires ou MRV des émissions
Il s’agit d’un système qui sert à mesurer, notifier et vérifier des données quantifiables sur les émissions de GES au niveau national. Le système MRV des émissions décrit les mécanismes permettant de collecter des données, de compiler les informations relatives aux émissions de GES dans des rapports puis de les soumettre à une revue et une analyse nationale et/ou internationale. C’est un système essentiel dans tout mécanisme de contrôle des émissions. Il comprend l’identification et/ou la définition de responsabilités institutionnelles et de rôles clairement définis afin de garantir le flux régulier et la standardisation des informations pour toutes les entités qui produisent, notifient et vérifient les estimations de GES.
A travers ce système il s’agit de :
- Mesurer les émissions et réductions d’émissions de sources nationales, conformément aux lignes directrices du GIEC ;
- Notifier les émissions de sources nationales (à travers les communications nationales, des rapports Biennaux Actualisés (RBA), un inventaire des GES) ;
- Vérifier les émissions de sources nationales (p. ex., via la mise en œuvre d’un processus d’assurance qualité et de contrôle qualité et le processus de consultation et d’analyse internationales – ICA).
MRV des mesures d’atténuation (NAMA)
Il permet de mesurer, notifier et vérifier les impacts des politiques et des mesures d’atténuation appropriées au niveau national. Ce système permet d’évaluer l’efficacité globale des mesures d’atténuation. Il s’agit pour ce fait, de déterminer la réduction des émissions et la progression dans la réalisation des objectifs et des avantages induits par ces mesures.
Ce système a vocation à :
- Mesurer les réductions d’émissions par rapport à un scénario de référence et le scénario des projections d’émissions avec et sans la NAMA afin d’obtenir non seulement une estimation de l’impact d’atténuation des émissions de la NAMA mais aussi les avantages induits ;
- Notifier les données sur les économies d’émissions, les méthodes, les objectifs de durabilité, la couverture, les dispositifs institutionnels et les activités, sur la base de directives qualitatives et quantitatives des RBA ;
- Vérifier toutes les informations quantitatives et qualitatives notifiées pour la mesure d’atténuation concernée à travers des procédures nationales ou internationales ICA.
Au Niger, plusieurs institutions interviennent directement ou indirectement dans le suivi et la mise en œuvre des NAMA. La notification des NAMA au niveau national est confinée dans la CDN, les CN et le RBA. Les mesures d’atténuation concernent essentiellement les secteurs AFAT et Energie. Sans les mesures, les émissions qui étaient de 2146 ktCO2 en 2014 passeront à 11 766 ktCO 2 en 2030 et avec les mesures, ces émissions seront de 6 432 ktCO 2 soit une réduction de 5 324 ktCO 2 (CDN, 2021).
MRV des Soutiens
Ce MRV permet de mesurer, notifier et vérifier les flux financiers, le transfert de technologie et le renforcement des capacités.
Ce système permet de :
- Vérifier les données par des experts indépendants et apolitiques. L’ampleur du soutien entre les donateurs et les bénéficiaires, l’efficacité du soutien et l’analyse coûts-bénéfices des impacts constituent des éléments essentiels du processus de vérification.
- Mesurer les flux financiers, les niveaux de transfert de technologie, le type de soutien (financement, conseil/développement et transfert de technologies, renforcement des capacités), les activités soutenues (type de NAMA, niveau d’impact sectoriel, régional, etc.) ;
- Notifier les formes de financement, l’objectif du financement, la répartition sectorielle et géographique, la part de financement privé et les dépenses ;
Pour le MRV des soutiens, au Niger il est un peu difficile de trouver des données claires entre autres dû à la pluralité des acteurs intervenant dans le domaine des changements climatique et aussi du manque de centralisation des données.
MRV CDN
Les CDN représentent les engagements des pays parties à la CCNUCC pour communiquer leurs efforts ambitieux et participer à la riposte mondiale face aux changements climatiques. Le système MRV constitue le cadre de gestion pour la planification, le suivi et l’évaluation de l’ensemble du système de mise en œuvre des CDN. Ce processus inclut le suivi et la notification de (présentent des rapports sur) la mise en œuvre et les impacts des actions d’atténuation et d’adaptation, et sur les financements utilisés pour soutenir ces actions. Ces trois éléments centraux atténuation, adaptation et financement peuvent être des éléments d’un système unique intégré national de MRV, ou bien des systèmes de MRV séparés.
