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Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, la Communauté Internationale a décidé d’accompagner les pays qui le souhaitent à réviser leur CDN afin d’accroitre leur ambition en termes d’adaptation et d’atténuation. C’est dans ce cadre que le Niger a révisé sa CDN en 2021 à travers l’initiative du NDC Partnership.
Le Niger vise à travers cette CDN, à contribuer à la réduction des émissions globales des Gaz à Effet de Serre (objectif 2°C voire 1,5°C) tout en poursuivant son développement socio-économique sobre en carbone et résilient aux effets néfastes des changements climatiques. Il s’agit spécifiquement de :
(i) Lutter contre la pauvreté ;
(ii) Assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des Nigériens et des Nigériennes ;
(iii) Promouvoir la gestion durable des ressources naturelles et l’utilisation massive des Énergies Renouvelables ;
(iv) Et renforcer la résilience des écosystèmes et des communautés.

Acteurs CDN

Le Dispositif MRV-CDN est composé des organes suivants :

  • Le Comité d’Orientation politique
  • Le comité Technique National
  • Le secrétariat permanent MRV.

Les membres de ces organes comprennent des institutions étatiques (ministères, cellules, parlementaires, administration de missions…), les institutions de recherches (universités, centre de recherches…), les OSC, ONG et les Partenaires Techniques et Financiers.

Structures/Institutions détentrices des données et informations du secteur AFAT
Ministère de l'Hydraulique, de l'Assainissement et de l'Environnement
Contexte du Niger

Le Niger, avec une superficie de 1 267 000 km2 dont les trois quarts désertiques, a une population estimée à 24 463 375 d’habitants (INS, 2022). Il est vulnérable au changement climatique en raison de la forte variabilité des paramètres climatiques dans l’espace et dans le temps, notamment les précipitations qui sont fréquemment reçues sous formes d’orages violents donnant lieu à des ruissellements intenses (SPN2A, 2020).

Aussi, à l’instar des autres Pays de la communauté Internationale, le Niger a signé et ratifié la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), respectivement le 11 juin 1992 et le 25 juillet 1995. Il a également ratifié le protocole de Kyoto le 30 septembre 2004 et l’Accord de Paris (AP) le 21 septembre 2016. Ce dernier a été adopté à la suite de la 21ème session de la conférence des parties (CoP 21) afin de lutter contre le changement climatique, accélérer et intensifier les actions et les investissements nécessaires à un avenir durable à faible intensité de carbone.

Profil Démographique

La population du Niger est estimée à 24 463 375 habitants en 2022, avec une forte proportion de jeunes de moins de 15 ans, représentant 49,4%. Elle est rurale et est caractérisée par un fort taux de croissance démographique de 3,69% par an (INS, 2022). Comptant 3,3 millions d’habitants en 1960, elle est passée à 7 251 626 habitants en 1988, 11 060 291 en 2001 pour atteindre 17 138 707 habitants en 2012. . Par contre, le ratio de dépendance qui mesure la relation entre la population dépendante et la population active a été estimé à 108,2% (INS, 2022). La figure 1 présente la pyramide des âges de la population du Niger selon le sexe en 2012 et les projections de 2035.

Pyramide des âges de la population du Niger selon le sexe en 2012 et 2035 (Données brutes INS)

L’analyse de la dynamique d’urbanisation au Niger laisse présager que la population urbaine pourrait doubler en moins de 20 ans. En effet, de 5% en 1960, elle a vu son effectif passer à 12% en 1977, puis à 15% en 1988 et 16% en 2001 (SE/CNEDD, 2022a). Par ailleurs, la répartition de la population selon le milieu de résidence fait ressortir un taux d’urbanisation de 21,7% en 2012 avec une croissance annuelle de 6,2% (INS, 2012).

Le relief nigérien est peu contrasté. Au nord-est, les hauts plateaux (800 à 1 000 m d’altitude) sont bordés d’escarpements qui rendent l’accès difficile. A l’ouest et au sud se trouvent de bas plateaux (200 à 500 m d’altitude), tandis qu’au nord du 17e parallèle s’étend le massif de l’Aïr bordé à l’ouest et au sud par une dépression périphérique. Ainsi, on distingue plusieurs unités géographiques (CNEDD, 2023) : (i) le Sahara caractérisé par des dunes de sable, des plaines rocailleuses et des paysages arides ; (ii) l‘Aïr comprenant des sommets, des canyons, des plateaux et des formations rocheuses uniques, avec une superficie d’environ 77 000 km² et abritant le mont Bagzane culminant 2 022 mètres d’altitude (Figure 3) ; (iii) le Ténéré s’étendant sur 400 000 km², caractérisé par des dunes impressionnantes et des paysages lunaires ; (iv) le Sahel caractérisé par des plaines ondulantes, des savanes herbeuses et de faibles précipitations et abrite une partie de la végétation et de la faune caractéristiques de la transition entre le désert et les régions plus humides ; (v) la dépression de l’Azawak comprenant des zones de dépression géologique avec des plaines relativement basses et des zones de marais saisonniers, ainsi que des lits de rivières asséchés ; (vi) la cuvette du lac Tchad caractérisée par des plaines inondables, des marécages et des zones humides, dont certaines sont saisonnières et (vii) les plaines et vallées fluviales tels que le fleuve Niger et ses affluents, traversant le pays du Sud-Ouest au Nord sur une distance d’environ 4 180 kilomètres, créant des plaines fertiles et des vallées fluviales propices à l’agriculture et à l’élevage.

En termes de réseau hydrographique, le Niger possède un seul cours d’eau permanent, le fleuve Niger qui traverse le pays sur une longueur de 550 km dans sa partie ouest. On trouve aussi quelques lacs permanents dont le principal, le lac Tchad, est situé dans la partie sud-est du pays et plusieurs rivières semi permanentes dont les affluents de la rive droite du Niger à l’ouest et la Komadougou Yobé au sud-est. Malgré cela, selon les estimations des spécialistes, les ressources en eau du Niger seraient assez importantes même si elles demeurent inégalement réparties. Elles sont constituées par d’importants réseaux hydrographiques d’eau de surface (plus de 32 milliards de m3/an dont le fleuve Niger et ses affluents avec 30,75 milliards de m3) et d’importantes réserves en eaux souterraines de l’ordre de 2,5 milliards de m3 renouvelables et 2 000 milliards de m3 non renouvelables (MAG, 2023).

Climat actuel

Climat Futur

Une étude relative à « l’analyse de la réponse pour l’adaptation climatique au Niger » réalisée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) en collaboration avec l’Alliance de Biodiversity International et le Centre International de l’Agriculture Tropicale (Alliance), le Programme de Recherche du CGIAR sur le Changement Climatique et l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire (CCAFS) montre une variation des paramètres climatiques notamment les températures et les précipitations selon les scenarios RCP8.5 (figure 5). Cette figure montre que dans le futur (i) les températures minimales et maximales pendant la saison des pluies augmenteront de quelques degrés, avec une moyenne de températures minimales et maximales entre 21°C et 41°C pour la période 2030-2041 et entre 22°C et 42°C pour la période 2041- 2060 et (ii) les précipitations durant la saison des pluies augmenteront également pour la période 2021- 2040 ainsi que 2041-2061. L’augmentation sera plus importante (en vert) pour les mois d’août et septembre pour la période 2041-2060, allant jusqu’à plus de 175 mm de pluie pour le mois d’août (PAM, 2021).

Les secteurs AFAT (Agriculture, Foresterie et Autres Terres) et Énergie occupent une place stratégique dans le développement durable du Niger, en raison de leur contribution significative à l’économie nationale et de leur rôle clé dans l’adaptation et l’atténuation des changements climatiques. Ces deux (2) secteurs sont également responsables de plus de 80 % des émissions de GES, constituant ainsi les secteurs prioritaires de la CDN révisée.

Secteur AFAT

Secteur de l'énergie

Définition du MRV

Introduit pour la première fois à la Conférence des Parties organisée à Bali en 2007 (COP 13), le concept MRV – Measuring, Reporting and Vérification – ou MNV – Mesure, Notification et Vérification, désigne un ensemble de processus et procédures qui permettent la collecte et le rapportage d’informations factuelles (données), leur évaluation et leur vérification dans le but de déterminer si, quand et comment les pays ont atteint leurs obligations respectives dans la mise en œuvre des actions climatiques.

Le système se fonde sur trois processus interdépendants :

  • La Mésure;
  • Le Rapportage,
  • La Vérification.

La Mésure

La mesure concernait initialement les émissions de GES par sources et les réductions/absorptions par puits à travers les inventaires GES nationaux, qui sont rapportés au niveau des Communications Nationales et des rapports biennaux. Selon les décisions adoptées par les COP16 et COP17, les pays en développement doivent désormais mesurer les effets spécifiques des actions d’atténuation nationales et aussi le support requis et reçu, et de fournir cette information, incluant un rapport d’inventaire national, dans leurs BURs.

La mesure concerne :

  • Les émissions par les sources et les absorptions de GES par les puits ;
  • Les réductions d’émissions (ou l’amélioration des absorptions par les puits) associées aux mesures d’atténuation par rapport à un scénario de référence (ligne de base) ;
    Les progrès réalisés en matière d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques la réalisation des objectifs de développement durable et des Co-bénéfices ;
  • Les appuis reçus (financement, développement et transfert de technologies et renforcement de capacités) ;
  • Les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures d’atténuation.

Rapportage (Notification)

Les informations mesurées de manière transparente et normalisée sont confinées dans les Communications Nationales et les BURs. Les Communications nationales sont soumises tous les 4 ans et les BURs tous les deux ans en fournissant une mise à jour de l’information fournie dans les CN notamment en ce qui concerne les inventaires GES, les actions d’atténuation, les contraintes et les gaps, et les supports requis et reçus.

Les informations à rapporter sont :

  • Les données sur les émissions et absorptions de GES par les puits (inventaire faisant partie du rapport de la CN et de sa mise à jour dans le cadre du BUR) ;
  • Les données sur les réductions d’émissions (ou les améliorations des absorptions par les puits) associées aux mesures d’atténuation comparées à un scénario de référence (BUR et CN) ;
  • Les Progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures d’atténuation (BUR et CN) ;
  • Principales hypothèses et méthodologies ;
  • Les objectifs de durabilité, la couverture, les dispositions institutionnelles et les activités (dans les CN et BUR) ;
  • Les informations sur les contraintes et les lacunes, ainsi que le soutien nécessaire et reçu.
  • L’AP a également introduit de nouvelles exigences : i) toutes les Parties doivent formuler des engagements sous forme de CDN ; ii) et aussi communiquer sur une stratégie à faible émission de GES à long terme.

Vérification

Elle est adressée au niveau international à travers le processus ICA des BURs, qui vise à augmenter la transparence des actions d’atténuation et leurs impacts et des appuis requis et reçus. Globalement, le processus ICA vise à vérifier l’exhaustivité, la cohérence et la fiabilité des renseignements déclarés. Les CN ne sont pas sujet à ce processus. Au niveau national, la vérification est mise en œuvre à travers les mécanismes MRV mis en place par les pays, le cas échéant.
Ce qui est vérifié :

  • Toutes les informations quantitatives et qualitatives rapportées, dans le BUR, sur les émissions et les absorptions nationales de GES, les mesures d’atténuation et leurs effets, et le soutien nécessaire et reçu;
  • Les données peuvent être vérifiées à travers le MRV national et, le cas échéant, par l’ICA.

Objectifs, caractéristiques et avantages des systèmes MRV

Les systèmes MRV visent à garantir l’intégrité environnementale du régime international des changements climatiques en responsabilisant les pays, en améliorant la crédibilité et la cohérence de leurs actions et soutiens climatiques, en assurant leurs implémentations effectives et leurs résultats. Le MRV, dans son ensemble, est en place lorsque des organes institutionnels, réglementaires, techniques et sectoriels à de multiples niveaux interagissent pour vérifier l’efficacité de l’action climatique et du soutien reçu, ainsi que la qualité du suivi des émissions.

Un système national de MRV doit toujours être très robuste et très ambitieux de manière à être efficace au niveau national tout en satisfaisant aux exigences internationales. Pour ce faire ce système doit avoir les caractéristiques suivantes :

  • Favoriser l’accès aux financements nationaux et internationaux.
  • Garantir une transparence, une précision et une comparabilité accrues des informations relatives aux changements climatiques afin d’identifier de bonnes pratiques, de favoriser le processus d’apprentissage et de permettre des comparaisons au niveau international ;
  • Assurer la reconnaissance et la visibilité des résultats d’atténuation servent d’incitations à d’autres pays ;
  • Attribuer des impacts quantifiés aux politiques ;
  • Mesurer les progrès nationaux et internationaux ;
  • Identifier les lacunes et les besoins de soutien international ;

Type de systèmes MRV

MRV des Inventaires ou MRV des émissions

Il s’agit d’un système qui sert à mesurer, notifier et vérifier des données quantifiables sur les émissions de GES au niveau national. Le système MRV des émissions décrit les mécanismes permettant de collecter des données, de compiler les informations relatives aux émissions de GES dans des rapports puis de les soumettre à une revue et une analyse nationale et/ou internationale. C’est un système essentiel dans tout mécanisme de contrôle des émissions. Il comprend l’identification et/ou la définition de responsabilités institutionnelles et de rôles clairement définis afin de garantir le flux régulier et la standardisation des informations pour toutes les entités qui produisent, notifient et vérifient les estimations de GES.

A travers ce système il s’agit de :

  • Mesurer les émissions et réductions d’émissions de sources nationales, conformément aux lignes directrices du GIEC ;
  • Notifier les émissions de sources nationales (à travers les communications nationales, des rapports Biennaux Actualisés (RBA), un inventaire des GES) ;
  • Vérifier les émissions de sources nationales (p. ex., via la mise en œuvre d’un processus d’assurance qualité et de contrôle qualité et le processus de consultation et d’analyse internationales – ICA).
Dans le cadre de ce type de système, le Niger a déjà élaboré quatre (4) communicationsnationales et un RBA, tous intégrant les inventaires de GES du pays.

Il permet de mesurer, notifier et vérifier les impacts des politiques et des mesures d’atténuation appropriées au niveau national. Ce système permet d’évaluer l’efficacité globale des mesures d’atténuation. Il s’agit pour ce fait, de déterminer la réduction des émissions et la progression dans la réalisation des objectifs et des avantages induits par ces mesures.

Ce système a vocation à :

  • Mesurer les réductions d’émissions par rapport à un scénario de référence et le scénario des projections d’émissions avec et sans la NAMA afin d’obtenir non seulement une estimation de l’impact d’atténuation des émissions de la NAMA mais aussi les avantages induits ;
  • Notifier les données sur les économies d’émissions, les méthodes, les objectifs de durabilité, la couverture, les dispositifs institutionnels et les activités, sur la base de directives qualitatives et quantitatives des RBA ;
  • Vérifier toutes les informations quantitatives et qualitatives notifiées pour la mesure d’atténuation concernée à travers des procédures nationales ou internationales ICA.

Au Niger, plusieurs institutions interviennent directement ou indirectement dans le suivi et la mise en œuvre des NAMA. La notification des NAMA au niveau national est confinée dans la CDN, les CN et le RBA. Les mesures d’atténuation concernent essentiellement les secteurs AFAT et Energie. Sans les mesures, les émissions qui étaient de 2146 ktCO2 en 2014 passeront à 11 766 ktCO 2 en 2030 et avec les mesures, ces émissions seront de 6 432 ktCO 2 soit une réduction de 5 324 ktCO 2 (CDN, 2021).

Ce MRV permet de mesurer, notifier et vérifier les flux financiers, le transfert de technologie et le renforcement des capacités.
Ce système permet de :

Pour le MRV des soutiens, au Niger il est un peu difficile de trouver des données claires entre autres dû à la pluralité des acteurs intervenant dans le domaine des changements climatique et aussi du manque de centralisation des données.

Les CDN représentent les engagements des pays parties à la CCNUCC pour communiquer leurs efforts ambitieux et participer à la riposte mondiale face aux changements climatiques. Le système MRV constitue le cadre de gestion pour la planification, le suivi et l’évaluation de l’ensemble du système de mise en œuvre des CDN. Ce processus inclut le suivi et la notification de (présentent des rapports sur) la mise en œuvre et les impacts des actions d’atténuation et d’adaptation, et sur les financements utilisés pour soutenir ces actions. Ces trois éléments centraux atténuation, adaptation et financement peuvent être des éléments d’un système unique intégré national de MRV, ou bien des systèmes de MRV séparés.

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